Le mur des Canuts est un élément incontournable du quartier de la Croix-Rousse à Lyon grâce à sa fresque spectaculaire, qui est la plus grande d’Europe. Réalisé en 1987, le trompe-l’œil est régulièrement transformé pour représenter au mieux la vie du quartier. Cette volonté de le faire évoluer le rend particulièrement authentique.
L’histoire de la création du mur des Canuts
La ville de Lyon est connue pour ses nombreux murs peints qui viennent apporter de la couleur dans les rues de différents quartiers. La fresque du mur des Canuts, de plus de 1 200 m2, est la première à avoir vu le jour : c’est celle qui a donné l’impulsion pour réaliser les suivantes. D’abord peinte en 1987, elle a été actualisée une première fois en 1997 et plus récemment en 2013. Les artistes à l’origine de ce trompe-l’œil font partie de la coopérative CitéCréation, fondée en 1983 par des peintres muralistes.
C’est le mur peint des Canuts qui a participé à la renommée internationale de cette organisation, qui réalise aujourd’hui d’autres œuvres en France et dans le monde. Les fresques créées par ce groupement d’artistes ont toujours un lien fort avec l’histoire de la ville de Lyon, c’est ce qui fait l’essence de ces œuvres si particulières.
Ainsi, il est possible de retrouver des hommages au patrimoine lyonnais dans de grandes villes étrangères telles que Shanghai ou Berlin. Ces fresques participent donc au rayonnement international de la région.
Un hommage aux canuts, les premiers habitants du quartier de la Croix-Rousse
Le nom de ce mur peint provient du boulevard qui l’abrite, le boulevard des Canuts. Le libellé de cette voie n’a pas été choisi au hasard. Les canuts étaient des ouvriers tisserands de la soie. Au XIXe siècle ils résidaient principalement dans le quartier de la Croix-Rousse. L’industrie de la soie a beaucoup contribué au développement de Lyon, on peut aujourd’hui en observer les répercussions sur le paysage urbain de la ville.
Même si l’activité tisserande est en grande majorité abandonnée dans la région, elle fait toujours partie du patrimoine culturel qui y est associé. Le mur des Canuts participe donc à cultiver la mémoire collective autour de l’histoire de la ville, et plus particulièrement autour de cette activité artisanale.
On y retrouve les bâtiments typiques du quartier avec de grandes fenêtres et des hauteurs sous-plafonds de 4 mètres. En effet, les logements étaient construits de manière à pour pouvoir accueillir les métiers à tisser. Depuis sa création, de nombreux clins d’œil à la culture lyonnaise sont incorporés dans la fresque, notamment le petit théâtre de Guignol qui n’a jamais disparu.
L’évolution du mur peint des Canuts
Au cours des années, les artistes de la coopérative CitéCréation ont choisi d’adapter la fresque aux modifications que connait le quartier. L’escalier central est toujours présent, il permet d’ajouter une profondeur saisissante et d’inclure de nombreux détails qui font de ce mur peint une des attractions majeures de la ville. Les personnages représentés évoluent par leurs tenues et leur âge. Ainsi, l’un des personnages, qui était un jeune adolescent portant son vélo en 1987, est aujourd’hui représenté en père aux côtés de sa fille.
Des clins d’œil à la culture lyonnaise plus récente ont également été inclus, notamment les Velo’v, les vélos en libre-service de la ville. Un hommage discret est rendu à l’ONG Habitat et Humanisme, cette association lyonnaise œuvre pour aider à loger des familles en difficulté.
L’ajout d’un mur végétal est au cœur des questionnements écologiques actuels. Les nouveaux éléments viennent donc symboliser l’image du renouvellement de la ville de Lyon qui se veut plus verte et plus équitable.